Carte postale de Sortavala

Il y a des moments dans un voyage où l'on s’interroge sur la pertinence des choix qu'on a fait avant de partir. Le chauffage marche à fond dans le Patrol alors que je quitte Saint Petersbourg sous une pluie glaciale qui m'accompagnera tout au long de la route.

Et pourtant je roule dans l' isthme de Carélie que tous les guides décrivent comme une série de paysages enchanteurs. Je vois de grands lacs et des forêts et le temps de descendre faire quelques photos j'ai les doigts gelés. Sous le soleil tout cela doit être magnifique. Je traverse quelques hameaux aux maisons de bois noircis par le temps. J'ai donc hâte d'arriver à Sortavala où m'attend la chaleur d'un hôtel.

Cette petite ville est située tout au nord du lac Ladoga au fond d'un golfe bien abrité. Une déconvenue pourtant, les bateaux qui desservent l’île de Valaam restent à quai à cause du mauvais temps qui sévit au large. Je dois donc passer une journée d'attente, car la gentille dame qui vend les billets m'assure que normalement les bateaux devraient naviguer le 14 juin. Elle sort de sa guérite pour me montrer le quai où j'embarquerai demain matin. C'est assez facile il n'y en qu'un mais j'apprécie le geste. Voyager c'est attendre. Et se plier aux aléas de la météo.

église de Sortvala

place Lénine

Je parcours les rues de cette ville qui a du être prospère comme le montrent quelques photos dans l'entrée de l'église orthodoxe.

Beaucoup de maisons en bois, certaines fermées. La place Lénine est envahie par l'herbe. En centre ville il y a un petit parc. La statue d'un moine anonyme y sert de perchoir aux oiseaux.

L'église orthodoxe apporte le joyeux brillant de ses toitures dans la grisaille.

De belles rues et d'autres garnies de grandes flaques boueuses. Mais trois banques. Les touristes sont devenus la ressource principale de la ville.

Les commerces bien présents sont abrités derrière des portes improbables que l'européen hésite à franchir. (ci-contre, le marché couvert) Et pourtant je découvre des univers d'outils, de vêtements d'été (il doit faire chaud un jour), de chaussures, des victuailles, des étagères de vodka ! J’achète du thé russe, je lorgne sur du saucisson. On me propose du lait dans la grande tasse de café. Avec des paquets de thé on m'offre un tee shirt rouge à la gloire de l'équipe de foot locale ! De la porte de la boutique on m'indique à renfort de grands moulinets des bras l'adresse d'un supposé marchand de chapka. On me raconte des choses en russe volubile auxquelles je réponds par un sourire ! On prend soin de me faire recompter ma monnaie, ce qui m'importe au fond assez peu. Françouze...on ne le sait pas mais on nous aime.