L'archipel de Valaam situé au nord du lac Ladoga comporte une cinquantaine d’îles. C'est sur l'une d'entre elles que se dresse le monastère de la transfiguration de Valaam. Le nom vient du finnois Valam signifiant « hautes terres de montagnes ». Comme le mont Athos le monastère est entouré d'eau.
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L’accès se fait par des bateaux rapides qui mettent environ 45 minutes pour relier Sortavala à Valaam. Je me joins à un groupe de russes et nous suivons une guide.
Ce serait Saint Abraham (à droite), fondateur et premier archimandrite du monastère de la Théophanie à Rostov, qui serait venu à Valaam en 960 pour y être baptisé. Ceci indiquerait que un premier monastère existait déjà. Une autre tradition indique que le saint patron de la Carélie du Ladoga serait l’apôtre André le Premier Appelé (à gauche). Selon la légende du 
On pense qu'au 16 ème siècle une fortification était érigée à cet endroit pour lutter contre l'envahisseur Suédois. Le monastère eut son lot de guerres, pillages, destructions par les vikings.
Au moment de l’union de la Carélie avec le Grand Novgorod un monastère se constitua, connu aussi dans le monde chrétien sous le nom de la «République monacale». Ses moines fondèrent de nouveaux monastères (Solovetsky, Alexandre-Svirski et d'autres) et baptisèrent des indigènes d’Alaska. Certains moines de Valaam sont vénérés comme saints en Russie, Finlande et en Amérique du Nord. 
C'est au 18 ème siècle sous Pierre le grand que le monastère fut reconstruit mais détruit par un incendie en 1754. Une nouvelle construction eu lieu au 19 em siècle. Saint Ignace Briantchaninov notait en 1846 que « dans son organisation monastique, Valaam est une réplique vivante de l’Église primitive. Il abrite tous les types de moines répertoriés dans l’Église Orthodoxe, cénobites, habitants de skite, ermites et anachorètes. »
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Les passagers débarquent sur un quai à partir duquel il faut marcher en montant quelques centaines de mètres pour arriver sur le sommet d'une petite colline où se tient l'ensemble architectural le plus important.
La cathédrale de la transfiguration coiffée de cinq coupole bleues se dresse au milieu de l’île. On y accède par un porche au delà duquel nous sommes dans une enceinte monastique. Les femmes se couvrent respectueusement cheveux et jambes. Quelques chiens et des chats affables jouent les gardiens bienveillants. Des religieux de noir vêtu, une croix pectorale brillante sur la poitrine traversent la cour d'un pas pressé. Mes amis russes suivent en silence et avec recueillement les explications de la guide.
De nombreuses constructions religieuses parsèment cette île. Nous reprendrons le bateau qui nous acheminera rapidement sur la partie ouest de l’île sur laquelle se trouvent petites chapelles dominant le lac et les skites propices à la méditation.
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Un skite, ou une skite, est un ermitage, dans lequel un groupe d'ermites vit en retrait sous l'autorité d'un monastère principal, en adoptant sa règle monastique.
Un anachorète est une personne qui s'est retirée de la société séculière pour des raisons religieuses, afin de mener une vie ascétique consacrée à la prière et à l'Eucharistie.
Lorsque l'union soviétique s'empara du nord du lac Ladoga les moines qui occupaient ce monastère se réfugièrent en Finlande à Heinävesi.
En 1989 les moines commencèrent à revenir à Valaam où ils constituent aujourd'hui une communauté importante. Le supérieur de l’actuel monastère de Valaam est le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, actuellement Cyrille 1 (russe : Kирилл Kirill).
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ALEXANDRE DUMAS père visita Valaam en 1858 lors de son séjour en Russie. Ses Impressions de Voyage dans la partie concernant Valaam restent une des plus riches et vives descriptions de l'archipel-monastère.
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| «Cependant nous nous approchions assez rapidement et nous commencions d’apercevoir une espèce de passe par laquelle on pénétrait jusqu’au cœur de l’île (...) Nous entrâmes dans la passe, qui, très resserrée à son ouverture, à ce point que, du bateau, on touche presque les arbres du rivage, s’élargit tout à coup et devient un golf parsemé d’îles, plein d’ombre et de fraîcheur. Il me semblait qu’en petit ces corbeilles de verdure devraient ressembler aux îles de l’Océanie». |
| «Bientôt, sur la pointe la plus éloignée, qui, à mesure que nous approchions, semblait venir à nous, nous aperçûmes une petite église, toute d’or et d’argent, si fraîche, qu’il semblait qu’on vînt de la tirer de son fourreau de velours. Elle s’élevait au milieu des arbres et sur un gazon qui eût fait envie à ceux de Brighton et de Hyde Park. Cette église, véritable bijou comme art et comme richesse, est du premier architecte de la Russie, selon moi, de Gornestoef» |
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«Nous passâmes presque au pied de l’église; à mesure que nous approchions, nous découvrions des détails d’un goût ravissant; et, chose étrange, l’or et l’argent étaient, quoique répandus à profusion, si bien et si habilement répartis, qu’ils ne nuisaient pas au goût charmant de ce petit chef-d’œuvre architectural. C’était, depuis que j’étais en Russie, le premier monument qui me satisfît complètement».
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«...Nous commençâmes par visiter le petit golfe qui plonge au centre de l’île de Valaam, dans ses plus mystérieuses profondeurs. Rien de plus charmant que ses baies en miniature, dans lesquelles les arbres trempent l’extrémité de leurs branches vigoureuses...»
«…Les pays du Nord ont, dans la gradation et la dégradation du jour, une gamme de tons d’un pittoresque achevé et d’une indéfinissable harmonie ; ajoutez pour les îles l’inappréciable poésie qui monte à la surface des eaux et qui est ce voile charmant, cette gaze invisible qui estompe les nuances criardes et qui prête à la nature ce charme que l’art prête à un tableau. J’ai cherché partout ailleurs ces teintes moelleuses qu’avaient laissées dans ma mémoire les crépuscules de la Finlande, et je ne les ai jamais rencontrées».
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