Vers la Russie
De Tallin je roule sud Est pour rejoindre Pskov. Cela me permet sur moins de 300km de traverser l'Estonie en diagonale. La végétation ne varie pas : plantations de bouleaux suivies de résineux, puis des cultures sur de larges étendues. Le vent froid n'a pas faibli cette nuit et j'encaisse de fortes rafales venant de l'ouest. La route jusqu'à Tartu est truffée de radars. Ils ont du avoir leur Sarko eux aussi... Mais je découvre un panneau qui indique qu'il faut faire attention aux élans sauvages qui risquent de traverser inopinément.
Comme toujours le passage de la douane est long. Il faut attendre que la déclaration d'admission temporaire du véhicule soit enregistrée. C'est un petit poste et les effectifs me semblent bien minces pour le trafic qui s'y présente. Enfin ça y est je suis en Russie. Je me sens chez moi. J'avance ma montre d'une heure. J'ai maintenant deux heures de décalage avec la France.
PSKOV
C'est une grande ville de plus de 200 000 habitants dans laquelle j'arrive. D'immenses et larges avenues tiennent lieu de faubourg. Elle est à moins de 200km de la mer Baltique. Elle est réputée pour faire partie des plus belles villes de Russie.
Primitivement les terres de Pskov étaient la patrie de la princesse Olga, mère de Sviatoslav, le prince qui défit le Khanat de Khazar, et grand-mère de Vladimir, le prince qui baptisa la Russie. La princesse Olga fut aussi l’une des premières dirigeantes russes et elle embrassa le christianisme avant même le baptême de la Russie. Elle fut la première Sainte russe.
L'histoire de Pskov se confond ensuite avec celle des 7 siècles pendant lesquels les hommes se sont affrontés pour contrôler les côtes de la Baltique. Les chevaliers teutoniques l'envahirent brièvement en 1240, mais ils en furent chassés deux ans plus tard par les troupes d'Alexandre Nevski. La bataille la plus célèbre se déroula sur le lac Peïpous ou lac des Tchoudes qui est un vaste lac partagé entre l'Estonie et la Russie. Les Polonais, puis les Suédois l’occupèrent successivement. Pierre le grand s'en servit comme base arrière et la ville connut son lot d'atrocités au cours de la seconde guerre mondiale.
Malgré cela son kremlin et la plupart des murs d'enceinte nous sont parvenus dans un remarquable état. Le kremlin était le centre religieux et cérémoniel. C'est là que les citoyens élisaient leurs prince et les envoyaient à la guerre. Un certain nombre d'entre eux sont enterrés sous la cathédrale. Le kremlin occupe le nord de la ville et de forme allongé s'étend sur un petit promontoire enserré entre la grande rivière Velikaïa et son petit affluent la Psoska. Il y avait primitivement quatre enceintes. Il ne reste presque rien de la vielle ville.
Il y a un grand nombre d'églises dont les clochers brillent dans l'air du soir. J'ai eu la chance de pouvoir capter les derniers rayons du soleil illuminant cette ville qui a vu naître Pouchkine. Mais la nuit ne va pas tomber. A minuit il fera encore très clair et à quatre heures du matin le soleil brillera sur les toits.
Ce soir je dors dans un hôtel ex soviétique dont les sombres couloirs démesurés ont des moquettes épaisses et dont toutes les portes sont strictement identiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire