Cette ville a été fondée en 1323 par le grand duc Gedimat (ci-contre) sur les bords sud de la rivière Néris. La Lituanie devient à cette époque (1392 à 1440) un pays puissant qui s'étend de la Baltique à la mer noire, englobe la Bielo-Russie et une partie de l'Ukraine. Les chevaliers teutoniques essayeront de l’envahir mais n'y parviendront pas.
Au début du 15 ème siècle une importante colonie juive s'installe à Vilnius et va lui apporter le rayonnement culturel qui lui manquait. Les jésuites arriveront à la fin du siècle et créeront l'université sur les restes d'une église de 1387 date de la conversion de la Lituanie au christianisme. Il y eut d'abord les facultés de théologie et de philosophie, puis celle de droit et celle de médecine. Le savoir est l'arme qu'il faut utiliser pour combattre l'influence du calvinisme.
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L'université (ci-contre la cour) surmonta les guerres napoléoniennes mais fut fermée par le tsar en 1831 en représailles des velléités d'indépendance du pays. Il faudra attendre 1918 pour que la ville recouvre brièvement son indépendance, mais en 1929 la Pologne annexe Vilnius. L'université accueille aujourd'hui près de 25 000 étudiants.
Les jours les plus noirs sont à venir. En 1941 lors de l'opération Barberousse les armées nazis envahissent le ville et massacrent ou déportent la population juive regroupée en deux ghettos. En 1944 le joug soviétique s'abat sur le pays.
En 1990 la Lituanie est le premier pays de l'ancien bloc soviétique à proclamer son indépendance. Il y a maintenant une volonté d'effacer les traces de la présence soviétique. Le pont vert a longtemps été orné de statues exaltant les forces vives du prolétariat. Ainsi que j'ai pu le constater ces ornements ont été enlevés et probablement jetés aux poubelles de l'histoire.
L'immeuble qui a successivement abrité le tribunal tsariste, puis le nkvd (prédécesseur du kgb), puis la Gestapo, puis le kgb est maintenant transformé en musée. Sur sa façade sur le boulevard Gedimino sont gravés les noms de victimes de ces services. Et un petit mémorial se trouve non loin de l'entrée de ce qui est maintenant un musée.
La colline des trois croix est également un symbole d'indépendance. La légende dit que en ce lieu au 12 ème siècle sept moines franciscains furent décapités. Ce lieu était devenu un site de pèlerinage et les soviétiques dynamitèrent les croix que les habitants du lieu s’ingéniaient à reconstruire nuitamment.
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Mais ce qui est à mon sens le point de plus grand intérêt de la ville est la « porte de l'aurore » qui est la seule existante sur les cinq principales. En 1795 les russes firent démanteler les murailles qui entouraient la ville. Cette porte demeura. Elle avait été surélevée à la renaissance et ornée tout en haut d'un chevalier blanc entouré de deux griffons, symbole de la Lituanie libre ! Personne n'osa essayer de démolir cette surélévation car une chapelle a été construite au dessus de la porte. Elle abrite la vierge la plus vénérée du pays. Cette icône peinte au début du 17 ème siècle hérita au 18 ème de sa couronne et de son manteau en argent. Jean Paul II y est venu.
A proximité se trouve un des vieux bastion qui a été réhabilité entièrement de façon moderne.
A l'autre bout de la cité se trouve la cathédrale. Elle a été construite sur l'emplacement d'une église romane et a subi les vicissitudes du temps. L'édifice que nous voyons aujourd'hui date de 1769. Il abrite le sarcophage de saint Casimir. Le clocher a été construit en 1552 sur les bases d'une ancienne tour du mur d'enceinte. Il culmine à 57 mètres de haut.
Les édifices religieux dans cette ville sont extrêmement nombreux et à travers eux c'est toute l'histoire de la ville qui est racontée.
Les restes du vieux château qui dominent la ville rappellent que ce fut le cœur du pouvoir lorsque en 1323 Gediminas construisit la capitale. Ce fut grâce à ces fortifications que les chevaliers teutoniques ne parvinrent jamais à prendre la ville. Il fut quasiment détruit en 1655 lors de la guerre avec les russes, mais partiellement reconstruit en 1831. C'est sur la seule tour restante, la tour Gedimino, que flotte aujourd'hui fièrement le drapeau du pays.
Le château « inférieur » situé à proximité de la cathédrale est une reconstruction complète de l'ancienne résidence des grands ducs à partir du 15 ème siècle.
Sur le flanc Est se trouve le quartier Uzupis séparé de la cité par la petite rivière Vilnia. Ce quartier ne fut pas entretenu et devint un village d'artistes et de marginaux créatifs. Une poignée d'habitants proclama la république d'Uzupis en 2000 et proclamèrent une constitution totalement humoristique. Par exemple, l'article 13 stipule: « Un chat possède le droit de ne pas aimer son maître, mais en période de difficultés, il lui doit assistance ». Et l'article 41 : « Ne te rends pas ». |
Je terminerai cette présentation par une visite que j'ai fait au « café des chats » (rue Jasinkio) où une quinzaine de matous acceptent que les humains viennent boire le café et manger un gâteau chez eux. Enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes.
ancienne mairie | parterre de fleurs devant le palais du gouvernement |
on sait s’amuser | spectateur peu farouche |
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